Cet article est dédié aux producteurs de vins français désireux d'avoir une première approche du marché canadien.
N'hésitez pas à nous contacter pour en apprendre davantage et évaluer ensemble les meilleurs axes pour votre accès au marché.
Au Canada, un monopole sur l'alcool (vestige de la prohibition des années 20) impose aux provinces et territoires un contrôle strict des importations, de l’entreposage, de la distribution et de la vente de produits alcooliques. Ce contrôle est dirigé par des régies provinciales (sociétés d’état) chargées de faire appliquer les lois sur les boissons enivrantes.
Les principales commissions du pays sont la Société des Alcools du Québec (SAQ), le Liquor Control Board of Ontario (LCBO) et la BC Liquor Distribution Branch (BCLDB) qui représentent à elles trois plus de 75 % des ventes d’alcool au Canada.
Ventes de vins en volumes, par couleur (Source Team France Export)
Exportations françaises de vins AOC vers le Canada en 2021, en volume (Source Team France Export)
La mise en place de l’AECG/CETA a favorisé des tarifs douaniers plus attractifs mais le poids fiscal appliqué au coût export d’une bouteille de vin reste une part importante du prix de vente au consommateur.
Le Québec reste un marché où la consommation de vin est élevée et où les vins français sont historiquement leaders.
Sur les marchés matures, tels que l’Ontario et le Québec, les consommateurs sont ouverts aux nouveautés ce qui représente une chance pour des régions moins reconnues. Cette année parmi les régions/appellations qui connaissent une forte croissance avec des volumes qui ont au minimum doublé, on retrouve : l’Alsace (Rouge/Rosé) ; le Centre Loire (hormis Sancerre) ; Bergerac et le Jura.
Les consommateurs se tournent aussi vers les produits sans alcool ou peu alcoolisés. Ce marché peut représenter une réelle opportunité pour les producteurs français qui en disposent dans leur offre. L'essor du e-commerce présente également un enjeu important pour les producteurs français qui souhaiteraient promouvoir leurs produits outre atlantique. Les monopoles développent d'ailleurs des référencements dédiés aux ventes en ligne.
Innovation et expertise attendues
Depuis plusieurs années, la SAQ et le LCBO investissent dans le recyclage du verre, l’utilisation de la bouteille allégée et aident à lutter contre le réchauffement climatique à travers différentes initiatives. Leur offre bio est en croissance.
En plus de sa stratégie environnementale, la LCBO s’engage au niveau sociétal, notamment pour plus d’inclusion et aider les femmes issues de la diversité à intégrer la filière des vins et spiritueux et à s’y épanouir.
Les labels de l’agriculture biologique et biodynamique sont reconnus par les consommateurs et les professionnels. Le label HVE est également reconnu au Québec.
De manière générale, la consommation de vins issus d’une viticulture durable augmente.
La réglementation spécifique liée aux enjeux environnementaux
La SAQ impose l’utilisation de bouteilles de verre allégé pour les vins de 16 CAD ou moins (prix retail), soit les 2/3 de l’offre du monopole. Le LCBO a mis en place une mesure similaire en 2010 et l’a étendue grâce au succès rencontré. Cela concerne maintenant plus de 90% des bouteilles commercialisés par ses succursales.
Labels et certifications
Depuis 2011, il existe une entente d’équivalence biologique entre l’Union européenne et le Canada (EEBUEC).
Voici les 3 labels reconnus sur le marché par les professionnels :
- Agriculture biologique ;
- Demeter ;
- Haute Valeur Environnementale (HVE).
Cependant beaucoup de consommateurs ne connaissent pas tous l'ensemble de ces certifications ou ne font pas toujours la différence entre elles.
Le profil des partenaires / approche commerciale à privilégier
Adapter vos produits, votre communication et approche stratégique en fonction de chaque province. Soutien commercial et marketing : pour soutenir les ventes, notamment pour les produits en référencement permanent, il est bon de prévoir avec l’agent promotionnel local désigné un budget marketing qui peut être fixé avec un pourcentage ou un montant par caisse.
Les Canadiens apprécient les histoires et la relation humaine avec les producteurs : créez des relations plus personnelles avec les nord-américains, et créez votre propre réseau.
Les agents parlent et travaillent en prix « EXW », soit prix départ cave. Soyez prêt à négocier vos prix.
La présence sur le terrain est essentielle pour gagner en visibilité et de nouveaux clients : rôle d’un « brand ambassador », un commercial ou un VIE en complément d’un agent promotionnel local.
Un producteur ne peut avoir qu’un seul agent promotionnel par province qui sera enregistré en votre nom auprès de la régie pour effectuer certaines tâches de représentation.
La réglementation spécifique liée aux enjeux environnementaux
Chaque province fonctionne différemment. Certaines opèrent les ventes via les magasins de monopoles provinciaux (Ontario et Québec), certaines via des cavistes privés (Alberta) et d'autres utilisent les deux canaux de vente (Colombie-Britannique et Manitoba).
L’agent de représentation est le principal point de contact. C’est celui qui vous représente auprès des monopoles, des cavistes et du CHR.
Étiquetage : le taux d’alcool et la provenance doivent être indiqués en anglais et en français peu importe la province de destination.
Santé Canada prévoit des limitations strictes de concentration de carbamate d’éthyle dans les boissons alcoolisées : 30µg/kg pour les vins de table et 150µg/kg pour les spiritueux distillés (hors Brandy et liqueur de fruit).
Niveau de taxation
Les systèmes fiscaux de chaque province varient. Chaque province dispose d'un monopole des alcools qui est mandaté par le gouvernement fédéral pour être l'importateur officiel d'alcool et pour contrôler la vente d'alcool dans la province. Dans la plupart des provinces, ces monopoles gèrent également des succursales de vente de boissons qui, selon la province, peuvent être les seuls détaillants de boissons alcoolisées. Par conséquent, les provinces appliquent un niveau de taxe en fonction du service fourni par les monopoles.
Au Canada les taux du droit d’accise sur les spiritueux et le vin sont ajustés le 1er avril chaque année en fonction des changements à l’indice des prix à la consommation. En cette période d’inflation élevée, cet ajustement a été temporairement fixé à 2 % pour une année seulement, au lieu des 6,3% prévus initialement. Le vin contenant au plus 0,5 % d’alcool éthylique absolu par volume est exonéré du droit d’accise.
Source principale d'informations: Team France Export
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